E.P.O
érythropoïétine
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L'érythropoïétine (EPO)
L'érythropoïétine (EPO) est une hormone produite naturellement par le corps humain niveau des reins. Le cerveau, le foie et l’utérus en produisent également.. Sa fonction est d'accélérer la formation et la production des globules rouges dans la moelle osseuse. C'est une hormone de nature glycoprotéique, c'est-à-dire une protéine portant un sucre.
Elle est produite en cas de baisse de la concentration du sang artériel en oxygène, de diminution des globules rouges ou d'augmentation des besoins en oxygène.
L’érythropoïétine est une hormone peptidique c'est-à-dire que c'est une molécule messagère endocrine synthétisée à partir d’acides aminés.
La formule brute de l'EPO est C809H1301N229O240S5. Voici sa formule de Cram :
Suite à une hypoxie (diminution du taux d'oxygène), les cellules du rein et du foie captent cette information et produisent donc l'EPO qui va ensuite être déversée dans le sang. Sa sécrétion stimule l'erythropoÏese, dans la moelle osseuse, c'est à dire la production et la maturation des globules rouges augmentant le taux d'hématrocrite. Ces globules rouges transportent les molécules d'oxygène des poumons vers différents organes grâce à l'hémoglobine(protéine) qu'elles contiennent, l'oxygène est alors utilisé pour fournir de l'énergie au corps et aux muscles.
Stimulation de la production d'EPO en cas d'hypoxie tissulaire
La sécretion d'EPO est donc liée à la pression artérielle en oxygène au niveau des cellules sécrétrices (et non au nombre de globules rouges) et donc indirectement au volume de globules rouges sur le volume total du sang. Ce taux s'appelle l'hématocrite et est généralement compris entre 40 et 50 % de concentration de globules rouges dans le sang (un peu moins pour les femmes). Mais cette concentration peut varier jusqu'à plus de 50 % même sans dopage avec l'EPO. On observe donc de grosses différences d'un individu à l'autre.
L'Histoire de l'EPO en quelques dates
1893 : MIESCHER découvre la corrélation qui existe entre la diminution de la quantité d'oxygène véhiculé dans le sang (hypoxémie) et l'érythropoïèse.
1906 : Révélation de l'existence de l'hémopoïétine (ancien nom de l'érythropoïétine), activant le processus d'érythropoïèse, par CARNOT et DE FLANDRE. Ceci grâce à l'expérience qui consistait à injecter un sérum de lapins anémiques à des lapins normaux. On remarquait alors que la concentration en hémoglobine du lapin normal augmentait.
1948 : JALAVISTO nomme cet élément de l'organisme : érythropoïétine (EPO).
1957 : Jacobson démontre que le rein est le principal organe producteur d'EPO.
1974 : Erslev s'aperçoit des vertus thérapeutique que cette hormone pourrait avoir s'il l'on arrivait à la synthétiser. L'expérience qu'il a réalisé consistait à perfuser des lapins normaux avec du plasma (partie liquide occupé environ 45% du volume du sang) de lapins anémiques. Suite à cette perfusion, il observa que l'hématocrite des lapins normaux augmentait. Il annonça donc que cette hormone pourrait être utilisée dans le cadre de certains traitements si celle-ci était purifiée.
1983 : Le laboratoire californien Amgen se lance dans la production industrielle d'EPO de synthèse.
1985 : Isolation et clonage du gène humain d'EPO.
1988 : Mise sur le marché d'epo de synthèse par Amgen, à but thérapeutique, pour soigner l'anémie.
1989 : Commercialisation de l'EPO en France
1990 : L'EPO est classé dans la liste des substances prohibés, une liste établie par le CIO ( Comité International Olympique )
1991 : Mise sur le marché d'EPO de synthèse Bêta par le laboratoire Roche, toujours à but thérapeutique. Cette même année, les scientifiques constatent l'augmentation de 10 à 20 % des performances sportives lors de l'utilisation de l'EPO.
1994 : L’utilisation de l’EPO est évoquée dans le milieu du cyclisme et certains médias mentionnent cette utilisation comme explication aux victoires de certaines équipes cyclistes. Le préparateur physique de l’équipe Gewiss, Michele Ferrari reconnaît alors que ses coureurs utilisent de l'EPO mais nuance cette utilisation : « L'EPO n'est pas dangereuse, c'est son abus qui l'est. Il est aussi dangereux de boire dix litres de jus d'orange » l’Equipe 22/04/1994.
1996 : L'utilisation d'EPO se généralise dans le cyclisme.
1998 : L’affaire Festina dévoile la banalisation du dopage et de l’utilisation de l’EPO dans le cyclisme.
2000 : Le laboratoire de lutte contre le dopage de Châtenay-Malabry met en place une méthode de détection urinaire de l'EPO exogène.
2008 : les C.E.R.A (troisième génération des EPO) ont été détectées dans le sang de sept coureurs grâce à un nouveau test mis au point par le laboratoire de Châtenay-Malabry.
2012 : Après que Lance Armstrong a annoncé sa décision de ne pas contester les éléments réunis dans le cadre de la procédure arbitrale engagée, l'USADA n'ayant pas de pouvoirs exécutifs décide de proposer à l'UCI de suspendre Lance Armstrong à vie et de lui retirer tous les résultats obtenus depuis le 1er août 1998.